Histoires de famille Acceuil

« SOUVENIR DU DEPART ET DE LA LIBERATION DE DACHAU »

- 29 AVRIL 1945 -

 

« Libéré par les Américains le dimanche 29 avril à 5h20 de l’après-midi. Le soldat qui est rentré dans le camp était une femme.

1er mai . Fête dans la joie, défilé par nation avec drapeaux en tête. Avons écrit à nos familles.

3 mai. Défilé devant la délégation française qui s’occupe de notre rapatriement, accompagné de notre camarade Fernand Grenier, déporté de Saint-Denis.

4 mai à 8h. Conférence d’information du Parti . Très belle réunion où nos camarades Rosemblat, responsable du Parti alsacien, Linet, Aubert, Méri, nous ont exposés les taches de notre parti. Notre parti compte actuellement 750 000 adhérents. La CGT près de cinq millions d’adhérents. Nous sommes attendus avec impatience pour achever l’épuration car le gouvernement est assez faible pour certains, exemple Pétain, pour qui 200 ouvriers travaillent pour lui aménager une chambre. Nous nous crions très fort Pétain au poteau car lui est cause que des milliers des notres ont été fusillés, d’ailleurs en France on nous appelle le parti des Fusillés.

5 mai. Constitution de la cellule Block 4. 14 membres. Secrétaire Belloni, adjoint Coratini et la masse. Solidarité comprie.

6 mai à 19 heures concert organisé par les jeunes. Soirée très réussie. Vait été inviter les infirmières de la délégation française ainsi que quelques officiers. Une jeune infirmière a pris la parole pour nous parler de notre chère France.

7 mai. On nous a fait une piqure. Le soir à 6h nous avons défilé devant un général français, enfin la guerre est finie, quelle joie pour tous.

8 mai. Fête de la victoire dans tous les pays et nous à Dachau nous allons aussi la fêter. Malgré toute la joie que nous pouvons avoir, ça sera malgré tout dans la tristesse avec un serrement de coeur car nous ne savons pas quand nous serons rapatrié à cause du typhus qui fait encore beaucoup de ravages parmi les camarades. A 9h30 défilé sur la place. A 3h discours radiodiffusé de De Gaulle. Nous n’avons put l’entendre, le haut parleur avait été saboté. Commençont a protester sur la lenteur qu’apportent les américains à nous rapatrier.

9 mai. Tous les français du camp font une lettre à Mr Frenay, ministre du rapatriement pour protester contre la lenteur des américains pour nous rapatrier.

10 mai 11 mai. Ce soir à 7h la direction du parti m’a fait appelé et ma dit tu part cette nuit. Quelle joie cela a été pour moi, nous partons 25 camarades désignés. Nous partons avec 400 belges qui sont eux régulièrement rapatriés et c’est par conséquent en entente avec eux que nous partons. Arrivés au centre d’accueil à 2h du matin, reçu par des officiers français et des infirmières françaises d’une façon magistrale. On respire la liberté.

Dimanche 13 mai. Parti à 9h en camion pour la gare. Là encore un officier français m’a fait monter à côté du chauffeur à cause de mon infirmité, le chauffeur était aussi un soldat français qui ma donné des biscuits, du sucre, une pate de fruit. A la gare, nous sommes partis qu’à une heure, avons traverser le Rhin. On a mis environ 3 heures pour faire 60 Km. Il est 7 heures et nous savons pas encore quand est ce qu’on va repartir. La bataille a dut être dure par ici car tout est détruit. Une seule ligne fonctionne, sur le Rhin les ponts ont sautés. Nous sommes passer sur un pont en bois, arriver ensuite au centre de démobilisation de Sarrebourg. Ensuite Paris , Hotel Lutetia et Villeneuve sur Lot. »

Jean Belloni
- 1945 -