Grandes traditions de Noël

Savez-vous que le Noël chrétien n'a pas toujours été appelé ainsi ?

On parlait dans les premiers siècles de notre ère de "Pâque de la Nativité", parce que le mot "pâque", annonciateur de renouveau et d'espoir, désignait alors toute grande fête dans   l'ancienne liturgie.

Ce n'est qu'au XIIe siècle que la crèche devint le symbole de la Nativité sous l'impulsion de François d'Assise qui, le premier, en 1223, célébra la naissance du Christ au moyen de figurines en bois. Bientôt, chaque édifice religieux italien posséda sa crèche et, à la fin du XVIIe siècle, Marseille s'inspira à son tour de la charmante tradition. Elle y ajouta, au fil des ans, une foule colorée de bergers et d'artisans, figures rurales et   citadines appelées "santons"- en provençal "petit saint".

Mais Noël est avant tout une fête issue d'un amalgame de traditions propres à des cultures païennes aujourd'hui défuntes ou de coutumes greffées, au long des siècles, à la tradition chrétienne.

Le Noël que nous fêtons aujourd'hui remonte au début du IVe siècle, lorsque les Pères de l'Eglise crurent sage d'instituer, le jour du 25 décembre, une cérémonie capable de rivaliser avec une fête païenne alors très en vogue. L'Empereur Constantin, premier "grand politique" de l'Histoire converti au christianisme, l'institua définitivement en 337, année de son baptême.

La tradition de l'arbre de Noël remonte quant à elle au VIIe siècle.

On prétend que le moine missionnaire anglais Boniface, au cours d'un prêche sur la Nativité devant des druides germains, voulut les convaincre que le chêne n'était ni sacré, ni tabou. Emporté par sa volonté de convaincre, il en abattit un qui écrasa toute la végétation aux alentours, à l'exception d'un jeune sapin. La légende veut que Boniface, à la recherche d'un argument pour édifier son auditoire, ait alors expliqué que le jeune arbre avait survécu par miracle. Il déclara tout de go qu'on appellerait désormais cette plante "l'arbre de l'Enfant-Jésus".

Et quelques révélations sur Saint Nicolas et Père Noël...

                            Saint Nicolas ou Père Noël ?

Saint Nicolas, évêque de Myre en Asie Mineure, aurait accompli une multitude de miracles dont le plus fameux est sans doute celui de la résurrection de trois petits garçons découpés en quartiers par un boucher vindicatif.

Après tant d'actes fabuleux, l'ecclésiastique meurt en odeur de sainteté un 6 décembre et   devient rapidement le saint patron des enfants de l'Europe de l'Est, y compris le Nord de la France.

Un jour de 1822, le théologien américain Clément Clarke Moore décide de lui rendre hommage dans un joli poème intitulé "La Visite de Saint Nicolas un soir de Noël", qu'il dédicace à ses enfants. Mais Clarke, dans son écrit, dépouille le personnage de ses attributs épiscopaux et le transforme en un jovial vieillard, dodu et affublé d'un nez rouge. Le poème, publié l'année suivante, connaît un succès considérable et l'image qu'il donne de Santa Claus (contraction de Saint Nicolas) finit par prendre le pas, y compris dans la majeure partie de l'Europe, sur les représentations traditionnelles de l'évêque de Myre.  

Père Noël est né, dépourvu de mitre, de chasuble et de crosse, ces attributs décidément trop catholiques aux yeux des protestants et des laïques. On le fête aujourd'hui partout, de la Laponie au Japon, en passant par le Maghreb et, bien entendu, tous les pays occidentaux, ce qui ne va pas sans agacer son collègue Nicolas, sans doute un peu jaloux de son succès !

De fabuleux ancêtres.

Le Père Noël a eu d'innombrables prédécesseurs : sorcières, ogres et ogresses, personnages donateurs, vénérés mais également craints parce que dotés de pouvoirs surnaturels pas toujours utilisés à bon escient. En Allemagne, on attendait la venue de Frau Holle, en Franche Comté celle de Tante Arie. On guettait le passage de Berchta en Bavière et au Tyrol, celui de Befana en   Italie et on la laisse brûler d'un quart. Le dimanche suivant, on en allume une deuxième et ainsi de suite jusqu'au quatrième dimanche : la première bougie est alors presque consumée tandis que la quatrième entame   seulement son premier quart.

En suédois, les cadeaux de Noël s'appellent "juklappar", littéralement "coups de Noël",   parce que jadis, la nuit du 24 décembre, on frappait fort aux portes de ceux à qui on destinait un présent, avant de le leur offrir dans l'obscurité, pour ne pas être reconnu. On ne découvrait le nom de "l'expéditeur" qu'à la lecture de la dédicace, souvent versifiée et irrévérencieuse, qu'il inscrivait sur l'emballage.

La légende du bouc de Noël.

Bien avant que le Père Noël ne devienne, vers la fin du XIXe siècle, le grand symbole du Noël suédois, la légende voulait qu'un bouc distribue les cadeaux aux enfants. Sans doute faut-il voir dans cette vieille coutume aujourd'hui un peu délaissée, une représentation diabolique propre aux divertissements de la Saint Nicolas issus du moyen âge.