Origine et signification des noms

Le   premier peuple connu pour avoir possédé des noms de famille est le chinois. Au début, les Romains n’avaient qu’un nom. Ils ont pourtant fini par changer cette coutume pour en utiliser trois. Le prénom était placé en première position, suivi du « nomen » qui désignait la « gens », ou clan, et enfin du « cognomen » qui désignait la famille.

Au début du Moyen Age, les gens étaient désignés par un seul prénom. Mais, petit à petit, on a pris l’habitude d’ajouter un autre nom pour distinguer les individus. Ce nom venait souvent d’une quelconque particularité : par exemple, le lieu de naissance (Saint-François d’Assise), un caractère descriptif (Lambert Le Tort, vieux poète français baptisé ainsi en raison de son apparence physique), le métier (Piers Plowman, « Pieu laboureur »), ou le nom du père (Leif Eriksson).

Il est difficile de savoir avec exactitude comment les noms ont évolué pour devenir des noms de familles héréditaires et fixes, étant donné que la coutume a progressé lentement sur une période de quelques siècles. Dans les années 1370, le terme « nom de famille » figure déjà dans certains documents, et a acquis une certaine connotation affective et d’appartenance familiale.

Les gouvernements sont devenus de plus en plus tributaires des documents écrits. Les activités du gouvernement, et en particulier la levée des taxes et l’exaction du service militaire, concernaient une couche de plus en plus grande de la population, et peut-être s’est-il avéré nécessaire d’identifier les individus avec précision. Nous savons que vers 1450 au plus tard, la plupart des gens, quel que fût leur rang dans la société, portait un nom de famille fixe et héréditaire.

Nous pouvons constater que la transmission d’un nom est devenue une affaire d’honneur. Ce nom permettait d’identifier la famille, de créer un lien avec les ancêtres et de perpétuer son identité. Il n’est donc pas surprenant que les gens aient tenu à conserver leur nom de famille et en aient été fiers.   Il était fort regrettable de ne pas avoir de descendant mâle à qui transmettre le nom dont on avait soi-même hérité et que l’on portait avec orgueil.

Les noms de famille ont d’abord été employés par la noblesse et les riches propriétaires terriens, puis cette pratique a gagné des marchands et des bourgeois. Les premiers noms permanents étaient ceux des barons et des propriétaires terriens qui prenaient celui de leur manoir ou de leur fief. Ces noms sont devenus fixes car les terres se transmettaient de père en fils ; les paysans et les membres des classes moyennes qui cherchaient un statut légitime, ce qui a généralisé l’usage des noms de famille.

En raison des modifications de l’orthographe et de la prononciation au fil des ans, il serait bien difficile de dresser un simple classement des noms de famille. Beaucoup de mots anciens avaient un sens différent, ou sont aujourd’hui désuets. De nombreux noms de famille dépendaient de la compétence et de la discrétion de celui qui l’écrivait. Le même nom peut parfois être orthographié de plusieurs manières dans le même document.

Les noms de famille sont venus jusqu’à nous de plusieurs façons. Ils peuvent tirer leur origine de l’entourage d’un individu ou de son métier, ou du nom de l’un de ses ancêtres. La plupart des noms proviennent de quatre sources principales :

     o           Le métier :        

     L’homme qui bâtit des maisons, celui qui prépare les repas, celui qui moud le grain, qui taille les vêtements seront nommés respectivement : Charpentier, Cuisinier, Meunier et Couturier. L’homme qui fabriquait des tonneaux était appelé Tonnelier, et Forgeron celui qui travaillait les métaux. Dans chaque village, il y avait plusieurs Forgeron, Charpentier et Meunier. Ils n’étaient pas forcément parents de ceux du village voisin.

     o           Le lieu d’habitation :

     L’homme qui habitait sur la colline, s’appelait Aumont, celui qui vivait près d’un cours d’eau pouvait être baptisé Ruisseau. De nombreux noms proviennent de noms de lieux géographiques. On sait qu’un nom est un nom de lieu s’il se termine, par exemple, par l’un des éléments suivants : -mont (Aumont), -bois (Vertbois), -eau(Palaiseau), etc.

     o          Patronymes (nom du père) :

On peut souvent reconnaître les patronymes d’origine anglaise par leur terminaison en -son (fils), comme Williamson, Jackson, etc.

Les terminaisons qui signifient « fils » dans les autres pays sont : -ian pour les Arméniens, -sen pour les Danois et les Norvégiens, -nen pour les Finlandais, -poulos pour les Grecs, -ez pour les Espagnols et -wiecs pour les Polonais.

Les préfixes qui veulent dire « fils » sont les suivants : Ap- pour les Gallois, Mac- pour les Ecossais et les Irlandais et Fitz- pour les Normands. Ainsi, Jean, fils de Randolph est devenu Jean Fitz-Randolph. Au pays de Galles, David, le fils de Jean a vu le préfixe « Ap » s’ajouter au nom de son père, et David Ap Jean s’est bientôt appelé David Upjean. En Ecosse, les descendants de Gilleain étaient connus sous le nom de MacGilleain. Ce nom a plus tard pris la forme de MacLeab, McClean, McLane, et plusieurs autres versions.

     o          Traits particuliers :

On baptisait parfois une personne particulièrement petite Lepetit, Lecourt, Lenain. A l’inverse, on pouvait l’appeler Legrand. De nombreuses personnes qui possédaient les caractéristiques attribuées à un animal recevaient le nom de cet animal. Exemples : une personne rusée pouvait être baptisée Renard, un bon nageur Poisson, un homme calme Ledoux, etc.

Il existe des noms qui évoquent indubitablement des particularités physiques, comme Leroux (aux cheveux rouges), et Leblanc (cheveux blancs ou teint pâle).

On ne peut pas connaître toujours au premier abord la signification d’un nom car le sens des mots a évolué au fil des siècles. Ainsi, le nom français Lefort, qui signifie « solide et fort », fait immédiatement penser à un homme plutôt gros. Il indique en fait l’existence d’un ancêtre possédant un château-fort.

On sait qu’il est fréquent de trouver différentes orthographes pour des noms ayant la même origine. En France, la langue d’oïl (Nord) et la langue d’oc (Sud) ont introduit des variantes orthographiques régionales très diverses.

C’est ainsi que l’on distingue les terminaisons en :

       -a ou -az propres à la Savoie,
       -art dans le Nord et les Flandres,
       -asc et -asque   dans les régions du Sud-Est,
       -dan dans les Pyrénées
       -ez en Artois et Hainaut,
       -ic en Bretagne,
       -ault dans les régions de la Loire, du Berry, de la Touraine et de l’Orléanais,
       -ouf dans le Calvados et la Manche,
       -oux dans le Centre,
       -uc et uque en Gascogne.

Quand vous commencez a faire des recherches plus approfondies sur votre nom, vous pouvez le rencontrer sous des orthographes différentes de celles utilisées aujourd’hui. En fait, il se peut très bien que ce nom se soit écrit différemment il y a des siècles, ou même que vous connaissiez quelqu’un dans votre famille qui a modifié son nom. Plus vous avancez dans vos travaux, plus vous avez de chances de trouver des orthographes différentes. L’évolution de la langue, l’étourderie et souvent l’illettrisme (parfois l’homme lui-même ne savait pas écrire son propre nom), ont composé les diverses manières dont un nom peut-être écrit. Souvent, l’officier d’état civil écrivait le nom comme il l’entendait.

C’est ainsi que les noms propres semblent s’être fixés en France en 1350, mais il n’en est pas de même pour l’orthographe de ces noms. Pour nos aïeux, les mots avaient essentiellement une valeur auditive. Ce n’est que peu à peu que l’orthographe s’est fixée. Et ce n’est guère que l’ordonnance de 1539, qui rendait obligatoire la tenue des registres paroissiaux, qui a pu fixer l’orthographe.

Origines des patronymes des bénévoles de notre section

Bourrée, Bourée

Bretagne, Normandie,

fagot de menues branches, surnom de fagotier.

Evenas

vient certainement de Even, nom de baptême et patronyme breton, représentant le vieux breton Euuen, latinisé Evenus, var. Evenou, Eveno,..

Girault

dérivé et variante de Gérard et Géraud

nom de personne d’origine germanique

Maréchal

à la fois rural et urbain, le métier de forgeron était l’un des plus répandus : ce qui explique le grand nombre de ses représentants dans les noms de famille. Pour mareschal, le sens « maréchal ferrand » apparaît au XIIe siècle, antérieurement c’était une charge à la cour.

Thomas

nom de baptême et patronyme très fréquent, représente le nom d’origine biblique, issu de l’araméen Toma’, dont la traduction grecque est Didymos, « jumeau ». Ce nom a été popularisé par l’apôtre saint Thomas.

Trinchero

origine italienne

Nicole Bourrée

D’après les ouvrages :
Les noms de familles de France par Albert Dauzat
Dictionnaire Etymologique des Noms de Famille de Maris-Thérèse Morlet
Vous et votre nom de Jean-Louis Beaucarnot